Télétravail dans les cabinets de conseil : pratique ou service?

Les missions de conseil en management sont des espaces organisationnels à géométrie variable, dans lesquels il est nécessaire d’équilibrer les exigences du client avec le déroulement des tâches annexes. En temps de crise sanitaire et de basculement massif vers le télétravail, cette organisation est d’autant plus contrainte de s’adapter.

Contexte historique et académique

 Le télétravail est devenu un sujet incontournable depuis la crise de la Covid-19. Et pourtant, selon Tofler en 1974 et Nilles en 1982, le concept a émergé dans les années 1970 avec la compréhension d’un nouveau lien entre travail, domicile et électronique. En réalité, le développement du télétravail n’est que limité dans les années 1980 compte tenu de son coût et de sa faible acceptabilité. Il va davantage se répandre dans les années 1990, et les nouvelles définitions du concept, comme celle de Breton, mettent en avant la rupture de l’unité de temps, de lieu et d’action. Le télétravail, selon Taskin en 2003, est alors appréhendé soit comme un outil positif qui favorise l’autonomie et la performance, soit comme un moyen de renforcer l’action capitaliste au détriment du travailleur. Cela dépend donc, selon Cléatch et Metzger en 2006, également du type de télétravail, restrictif ou extensif. Le premier concerne les salariés exerçant des emplois d’exécution, dont le télétravail est une modalité contractuelle, et le second ceux qui occupent des emplois de cadres supérieurs, et dont le télétravail est occasionnel et plus informel. Comme vous l’aurez compris, la variable télétravail s’insère aujourd’hui dans tous les types de prestation de conseil (digital, strat, RH, etc).

Mais quel est le contexte qui a favorisé la diffusion du télétravail ?

Tout d’abord il s’agit des progrès numériques. La révolution des NTIC et la transformation digitale de l’entreprise ont eu un impact fort sur le secteur tertiaire. Sa part dans l’emploi, mais également la proportion des salariés du tertiaire bénéficiant d’outils numériques et leur temps passé devant un écran a augmenté de manière exponentielle depuis les années 1980, comme le décrit Volle, ayant pour conséquence directe une possibilité de travailler à distance.

Un autre élément qui a favorisé le développement du télétravail est la prise de conscience de la surconsommation trop rapide de certaines ressources naturelles posant alors la question du télétravail comme réponse à cet enjeu de développement durable.

Plus récemment, difficile de parler de télétravail sans penser à ce que nous avons vécu ces derniers mois. La crise du Covid-19, selon Baert et al (2020), légitime le télétravail comme moyen pour les entreprises d’assurer la sécurité de leurs employés mais également la continuité de l’activité économique. Cela a été rendu possible et s’est pérennisé grâce au cadre légal français qui a évolué depuis 2012 et permet de le mettre en place beaucoup plus facilement, notamment par le biais d’accords collectifs.

Depuis le début du XXème siècle, le management traditionnel est marqué par la domination des modèles d’Organisation Scientifique du Travail basés sur l’optimisation, la productivité et la supervision directe des employés par leur manager. Mais, nous le savons depuis sa mise en place le monde a changé (la crise du Covid 19 en témoigne). En effet, la conception même du travail a été remise en cause et ce management traditionnel dit « de haut en bas » a laissé la place à un nouveau mode de management, celui du télétravail, en réponse à ces nombreuses transformations.

Envie d’en savoir plus? Lisez la suite de l’article complet, co-écrit par nos analystes:

Jacques Bewell, Soha Radford, Sofia Mesrari, Anne-Laure Teynier, Laure Essertel

Retrouvez l’ensemble des notes prises dans le cadre du cours « Future of Work » (Transformations du Travail et Numérique) 2021 sur le Framapad collectif disponible ici.

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